Auteur et Metteur en Scène de "Ordovias" - pièce de théâtre

Pièce de théâtre pour 7 comédiens - 120 minutes

RESUME

1762. Russie. Elisabeth Ière, en pleine guerre contre la Prusse, meurt, laissant le trône à son neveu, Pierre III. Celui-ci pro-germanique et peu attaché à son propre pays, veut bouleverser toutes les traditions et les refonder à la mode prussienne…jusqu'à l'uniforme des soldats. Mais c'est sans le soutien des plus hauts gradés de l'armée qui compte bien faire monter sur le trône non pas le grand-duc…mais sa femme, Catherine. La grande-duchesse, allemande par sa naissance, ambitionne de devenir la prochaine souveraine de Russie.

Pour mettre en lumière et chahuter les rapports entre le pouvoir et l'armée rien de telle que la figure de Catherine II. Princesse allemande, mariée au futur empereur de Russie, réduite à son statut de femme et de mère jusqu'à sa prise de pouvoir en 1762 aidée par l'armée. C'est aussi les rapports d'une femme aux hommes qui l'entourent et qu'elle gouverne – ses amants, soldats, G. Orlov et G. Potemkine – son conseiller, N. Panine et les penseurs qui ont fabriqué sa pensée politique – D. Diderot, J.J. Rousseau, Voltaire. La pièce n'est pas une restitution historique, c'est plutôt une rêverie, une plongée dans un univers fictionnel, où le complot et la manipulation sont quotidiens et où le public et le privé ont du mal à se distinguer…

EXTRAIT texte

" CATHERINE. Pensez-vous que nous ayons tous un destin tracé d'avance ?

PANINE. Ce que je sais c'est qu'il y a une ligne du temps qui nous force à avancer, parfois malgré nous. Cette ligne nous oblige à prendre des décisions plus vite qu'on ne l'aurait cru. Il faut avoir l'esprit clair et lucide, et laisser son égo de côté ; penser pour l'avenir.

CATHERINE. Et que pensez-vous de l'avenir ?

PANINE. Je pense que ce siècle sera celui des Impératrices. Elisabeth a été une grande impératrice, vous en serez peut-être une encore plus grande.

CATHERINE. Je voudrais pouvoir transformer l'hypothèse de votre « peut-être » en certitude de ma volonté.

PANINE. Une volonté peut changer un destin.

CATHERINE. Et mon fils, pensez-vous qu'il sera capable de régner un jour ?

PANINE. Régner est son destin, Madame.

CATHERINE. Qu'il soit imbécile, tortionnaire ou brillant, il règnera, donc.

PANINE. Il ne sera pas un imbécile, Madame.

CATHERINE. Mais ce ne sera pas un génie non plus. Je ne connais pas mon fils, mais les génies naissent avec une dent, et lui n'en avait pas.

Panine ne sait pas comment réagir. Catherine rit gaiment.

CATHERINE. Ce sera un tortionnaire. Tous les empereurs qui ont régné sur cette terre étaient des fous furieux. Même Pierre le Grand. Il aimait capturer des oiseaux vivants et leur sectionner les ailes. Il attendait de voir combien de temps ils survivraient ainsi. On s'en souvient comme le bâtisseur de Saint-Pétersbourg et l'un des plus grands empereurs que la Russie ait jamais connue. "